Sylvain Gorecki est un exemple parfait de la manière dont l'intérim peut être un bon vecteur pour voyager et découvrir des métiers intéressants. Actuellement responsable du développement-télépilote de drone chez Drone Océan Indien, il a pu explorer différentes opportunités grâce à l'intérim. À 40 ans, après une période difficile de sa carrière en grande distribution, il découvre l'intérim qui va lui permettre de reprendre en douceur. Sylvain y retrouve le goût des défis et le plaisir de la reconnaissance professionnelle. Dans cet interview, il a accepté de partager son expérience.

Tremplins : Quelle part l'intérim a joué dans votre parcours professionnel ?

J'ai découvert l'intérim à 40 ans après une période difficile de ma carrière en grande distribution. L'intérim m'a permis de reprendre en douceur après une période de doutes et un certain dégoût de ce que je faisais avant. J'y ai retrouvé le goût des défis et le plaisir de la reconnaissance professionnelle.

L'intérim vous a permis de voyager, comment ?

Lorsque j'ai travaillé en Intérim, j'étais déjà installé à La Réunion. Ce qui m'a d'ailleurs facilité l'accès à l'emploi sur un territoire où le chômage reste élevé. J'ai pu voyager en dehors de La Réunion jusqu'aux Antilles pour y réaliser des chantiers photovoltaïques. Mais au-delà de la possibilité de voyager, ce sont surtout les missions enrichissantes et épanouissantes professionnellement que j'ai pu trouver grâce à l'intérim que je souhaite souligner ici. Cette liberté de ce statut permet une vraie mobilité. On peut partir plus facilement, la mobilité est moins lourde en termes de papier. Il n'y a pas besoin de demander une mutation ou encore un congé sans solde si l'on est salarié et que l'on souhaite découvrir d'autres horizons professionnels. L’intérim m’a aussi permis d’accéder à des emplois que je n’aurais pas imaginé faire ou pas imaginé qu’ils existent, en effet l’intérim cherche les missions pour vous et lorsque le dialogue avec l’intérim est établi ils savent aussi vous trouver les missions qui vous intéresse.. Je souligne aussi la liberté de ne pas entrer dans une routine quotidienne, ou d’être tenu par un contrat qui ne permet pas de s’échapper d’une entreprise qui n’offre pas de réelles perspectives à ses employés.

Où en êtes-vous aujourd'hui et de quelle manière cette expérience que vous avez acquise en Intérim a-t-elle eu un impact sur le professionnel que vous êtes aujourd'hui ?

Aujourd'hui, je ne suis plus en intérim car j'ai trouvé de quoi satisfaire mon appétit pour les défis. Étant dans le secteur des nouvelles technologies (les drones), j'arrive même à me passionner pour ces machines qui ne cessent d'évoluer. De plus, mon patron est une perle rare, offrant une liberté absolue.

L'impact de l'intérim est énorme sur ma carrière : j'y ai appris à me remettre en question en permanence. En effet, changer de job et d'entreprise régulièrement vous aguerri à cet exercice. Cela développe votre capacité d'adaptation. De plus, cela m'a appris une polyvalence extrême, ce qui est plutôt apprécié des employeurs et permet de viser large lorsqu'on cherche un emploi.

Vous avez trouvé votre compte en travaillant en intérim, quand d'autres associent ce statut à de la précarité. Quelle est votre position à ce sujet ?

En effet, je comprends cette sensation de précarité, mais j'ai eu la chance, grâce à mes compétences, d'enchaîner les missions. Effectivement, ce statut est un frein aux crédits, mais j'avais la chance de ne pas avoir à me soucier de ce point j'avais ma maison et ma voiture.

J'ai même parfois refusé des embauches en CDI. Je dois avouer que les salaires en intérim étaient plus élevés. Du coup, ça ne donnait pas du tout envie de signer un CDI au rabais. C'est une réalité. C'est plus précaire certes, mais souvent mieux payé.

Quelles sont les principales difficultés lorsqu'on mène une carrière professionnelle en intérim ?

Je pense que la principale difficulté reste au niveau du personnel et de la famille. Comme il faut être disponible immédiatement pour la prochaine mission, cela rend difficile l'anticipation des prochaines vacances à long terme. Parfois, il faut accepter des missions difficiles et contraignantes pour avoir accès à des missions plus intéressantes par la suite. C'est le jeu. Il faut faire preuve d'humilité et de persévérance, si l'on veut évoluer dans le secteur de l'intérim. Un intérimaire doit faire ses preuves, sûrement plus qu'un salarié.

Un message pour les professionnels qui hésitent encore à tenter ce statut ?

Si vous cherchez un emploi, l'intérim pourrait répondre à vos attentes. Si vous savez vous faire remarquer, l'entreprise utilisatrice essaiera de vous garder. Vous pourrez également bénéficier de périodes de travail bien rémunérées, suivies de périodes de repos indemnisées. En outre, vous y trouverez une grande diversité de liens sociaux enrichissants.

Les prérequis sont : le goût de l'aventure, être travailleur et apprécier de découvrir d'autres façons de travailler.