Histoire d'intérim : le parcours de Martin, travailleur du bâtiment
Qui a dit que l’intérim était forcément source de stress et d’instabilité ? Certainement pas Martin. Dans le bâtiment, l’homme s’épanouit pleinement dans sa vie professionnelle via ce statut.
Une vie d’intérim « sans attache » pour Martin
Le CDI classique ? Très peu pour lui. Chez Martin, avoir les mains dans le cambouis et la vie professionnelle dans l’intérim est un véritable crédo et il ne compte pas y renoncer de sitôt. « Sur les bancs de l’école, déjà, j’avais la bougeotte », précise l’intérimaire, « Rester assis, socialiser pendant des heures ou écouter de grandes tirades ne m’intéressait pas, et ce n’est toujours pas franchement le cas ». Très vite, il s’oriente vers un CAP maçonnerie, après un baccalauréat en filière générale scientifique à 18 ans. « Ça a un peu énervé mes parents sur le moment, parce que j’avais de bonnes notes partout, mais aucun intérêt à faire la grande carrière scientifique dont ils semblaient rêver pour moi », poursuit le maçon, « Moi, j’ai toujours été passionné par la construction, les rénovations, les fondations des bâtiments. C’est mon truc ».
Mais ce qu’aime encore plus Martin, c’est le changement. « Et c’est là que l’intérim a fait de ma vie ce qu’elle est aujourd’hui, pleine de rebondissements, comme je l’aime », explique-t-il, « Un mois, je bosse sur le chantier d’une nouvelle tour dans un quartier des affaires et l’autre, j’accompagne une entreprise dans la construction d’un nouveau quartier résidentiel ». Là où d’autres peuvent y voir une source d’épuisement, à jongler entre les projets, Martin y voit plutôt la raison de son plein épanouissement professionnel. « Je suis quelqu’un qui s’ennuie très rapidement. Si je reste sur un projet plus de deux mois, ça me soûle, j’ai besoin de changement et surtout, d’être sans attache envers une entreprise ou une autre », confie l’expert en maçonnerie, « en revanche, ça ne m’embête pas de revenir dans une même entreprise plusieurs fois, ça m’est déjà arrivé, d’ailleurs ».
Une scission vie professionnelle-vie personnelle claire et appréciée
Côté équilibre vie professionnelle et vie personnelle, Martin aussi possède sa vision des choses. « Je ne veux pas mélanger les deux, c’est aussi la raison pour laquelle le statut d’intérimaire me convient aussi bien », précise-t-il, « J’ai de très bonnes relations avec l’agence qui me place sur mes missions et me connait bien depuis 12 ans, mais côté entreprises, je n’ai pas spécialement envie de nouer des liens qui pourraient dépasser le cadre professionnel ». Pas d’apéros entre collègues, Martin préfère rentrer auprès de sa femme et de son fils tout récemment né, ou retrouver ses propres amis autour d’un verre et d’un bon repas quand l’occasion se présente. « Ça ne convient pas à tout le monde, j’en conviens, et dans le secteur du bâtiment, même en intérim, ça n’est pas conventionnel, mais c’est ma façon à moi de m’octroyer du temps auprès de personnes qui resteront dans ma vie jusqu’au bout », souligne le maçon, « Je ne dis pas qu’il est impossible de faire de ses collègues des amis dans l’intérim, simplement que ce n’est pas ce que je recherche ».
Pour autant, Martin reste conscient que la totalité de sa carrière ne se fera peut-être pas dans un secteur aussi contraignant physiquement que le bâtiment, tout du moins pas sur le terrain comme il le fait actuellement. « C’est pourquoi je donne le meilleur de moi-même sur mes chantiers, je veille à respecter les délais autant que faire se peut, et j’entretiens d’excellentes relations avec mes supérieurs, aussi éphémères soient-ils », explique-t-il. Son carnet de contacts dans le milieu est aujourd’hui bien pourvu, et Martin assure savoir à quelle porte frapper lorsque l’envie ou le besoin de changement de statut se fera peut-être sentir. « J’ai un plan de carrière clair dans ma tête, j’aimerais continuer dans la maçonnerie encore une dizaine d’années, avant de lancer ma propre entreprise et, à mon tour, d’employer des intérimaires sur mes chantiers », confie-t-il, « Aujourd’hui, je fais en sorte de me rendre le plus disponible et flexible possible, pour mettre de côté de quoi réaliser ce projet sans stress financier ».
En attendant, son temps personnel est réservé à son premier enfant, âgé de 3 mois. Son premier doudou ? Une adorable petite bétonnière en peluche. Qui sait, la relève est peut-être déjà assurée ?